20è Jazz à Ouaga : Cheick Tidiane Seck livre un concert inaugural mémorable


Le concert d’ouverture de la 20ème édition de Jazz à Ouaga s’est tenu ce vendredi 27 avril 2012 à l’Institut français de Ouagadougou. Après les discours d’ouverture et la coupure du gâteau d’anniversaire à l’image de l’évènement, Cheick Tidiane Seck – l’un des claviéristes les plus recherchés de la scène jazz – et son groupe ont fait vivre aux festivaliers une soirée mémorable.

Cheick Tidiane Seck en prestation

 

Cette soirée de rêve, Cheick Tidiane Seck l’avait promis au public dès son entrée sur scène. « Ce soir est une soirée de communion. Ce soir, il n’y a pas de pluie [pour faire allusion à un de ses concerts à Jazz à Ouaga entaché par la pluie]. Nous sommes avec vous, et nous allons commencer cette rencontre solennelle », a-t-il lancé à une salle du grand Méliès archi-comble.

On dit de Cheick Tidiane qu’il est « un insoumis », un artiste qui « refuse d’enfermer la musique africaine dans un ghetto, d’en faire une “tiers musique” ». Cette réputation, il ne l’a pas fait mentir ce vendredi soir à l’Institut français.

 

heick en featuring avec Ma Kouyaté n°2 du Burkina

Il a, d’abord en introduction, fait un coucou à son pays le Mali. « Ce soir, ce concert, je vais le dédier à mon pays, pour une fois, le Mali », déclare-t-il d’une voix majestueuse avant de commencer à libérer les notes de ses pianos sous les ovations du public. « Les forces du mal veulent démanteler le Mali que j’ai connu ! », dira-t-il pour se justifier en fin de spectacle. « Je suis mossi, je suis toucouleur, je suis sénoufo, je suis malinké, je suis touareg, je suis malien, je suis africain », confesse l’artiste qui estime que les concerts sont des tribunes pour prêcher l’intégration, l’unité des peuples.

 

Le concert de Cheick Tidiane a été un somptueux voyage au cœur du riche patrimoine culturel manding et sous régional. Il a été un parcourt pour l’intégration, à travers les thèmes et les sonorités abordées. Cheick Tidiane a en effet chanté l’immigration, l’amour et a rendu hommage aux braves agriculteurs africains.

Le claviériste malien a emmené les festivaliers dans la sous-région ouest africaine à travers un voyage musical phénoménal. De son cher Mali natal, il a invité le public au voyage, par un « parcourt complètement dingue » en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, au Sénégal et au Burkina Faso par les sonorités, les pas de danses et des hommages. Le public a particulièrement aimé son featuring avec Ma Kouyaté n°2 du Burkina. « Il y a une entité de la chanson malienne qui réside ici au Burkina Faso. Il faut qu’elle vienne se joindre à moi ! » C’est par ces propos que Cheick Tidiane a introduit la diva de la chanson manding.

Le public a été conquis par le spectacle

Cheick Tidiane Seck, cette virtuose du clavier, a donc assuré le spectacle. Le public a été conquis par cet artiste débordant de talent et d’énergie, au point de faire dire à certain que la 20ème édition de jazz à Ouaga est déjà une réussite.

Cheick Tidiane Seck souhaite que le festival Jazz à Ouaga perdure. Pour lui, « ce pays [Burkina Faso] se prête réellement à la culture du jazz. La preuve est que l’expérience a durée 20 ans. Et ce n’est qu’un début », avoue-t-il ?

 

Aboubakar SANFO